37ème article du blog Taiwan-en-short

Publié le par Julien

Scénario hypothétique pour une catastrophe (2/3)

23 juin 2010

Les services de la défense de Taïwan organisent la fuite d'une information vers les media: les systèmes informatiques touchés par une manipulation sont les bases de données électorales qui doivent servir pour les élections présidentielles qui approchent. Le parlement se réunit en session extraordinaire pour décider des mesures à prendre.

Pékin se moque de "cette grossière manipulation visant à fausser les élections". Les bourses asiatiques connaissent une légère hésitation.

24 juin 2010

Le parlement décide, au bénéfice du doute, d'invalider les listes électorales ainsi que l'ensemble des procurations de vote des citoyens taïwanais demeurant à l'étranger. Ceux-ci devront rentrer pour se réinscrire. Pékin dénonce mais ne semble pas capable de réagir: tous les regards sont braqués sur la Chine et l'ouverture prochaine des jeux de Pékin. Il faut au gouvernement chinois un motif plus solide de réaction sous peine de perdre la face.

Chen Shui Bian sourit de plus en plus largement. Les cours des actions en relations avec la Chine et Taïwan baissent fortement partout. Pékin choisit le silence pour ne pas compromettre les marchés.

25 juin 2010

Officiellement afin de répéter les mesures de sécurité autour des jeux, la marine chinoise se déploie en mer de Chine. Tokyo proteste contre cette militarisation du chenal de Taïwan. Les ressortissants taïwanais en Chine sont discrètement soumis à de nouvelles contraintes administratives.

Washington demande à Taipeh de retarder ses élections et d'annuler l'obligation de déplacement de ses citoyens expatriés, afin de se donner le temps de clarifier les choses et de calmer le jeu.

Chen Shui Bian accepte de reculer les élections au mois de novembre (c’est le prétexte qu’il attendait), mais répond aussi que Taïwan n'est pas sacrifiable sur l'autel de la croissance chinoise, et en appelle au soutien de Washington au nom de la morale politique.

Les valeurs liées à la Chine baissent un peu partout sur les marchés mondiaux, depuis plusieurs jours, commençant à poser quelques tensions sur le secteur des emprunts à très court terme.

26-31 juin 2010

600 000 taïwanais de l'étranger rentrent au pays pour se réinscrire sur les listes électorales. La majorité vient de Chine continentale, qui n'ose les en empêcher.

Pékin annule plusieurs contrats avec des sociétés de Taïwan, pour un montant de 3 milliards de dollars. Des rumeurs que le gouvernement de Pékin tente de neutraliser inquiètent les marchés boursiers chinois, qui connaissent plusieurs baisses consécutives.

1er Juillet 2010

Manifestations monstres à Taipeh et dans plusieurs villes de l'île. Le gouvernement de Taïwan dénonce l'intransigeance chinoise. La population est convaincue dans sa majorité que le compromis avec Pékin n'est pas possible. Les marines japonaises et américaines sont mises en état d'alerte. Les bourses occidentales et japonaises perdent du terrain. La FED et la BCE interviennent discrètement pour refinancer certaines sociétés en difficulté.

La Lloyd's annonce une augmentation de ses primes d'assurance pour les navires empruntant le chenal de Taïwan, et les sociétés investissant en Chine et à Taïwan.

Réunion extraordinaire du comité central du PCC. La ligne dure prend le dessus. Un communiqué officiel rappelle tout à la fois les bienfaits économiques de la coopération entre les deux Chines et les principes de la loi anti-sécession de 2005.

3 Juillet 2010

Washington demande à Pékin de ne pas surenchérir dans la provocation. L'opinion américaine prend fait et cause pour Taïwan, et ses leaders d'opinion sont obligés de demander le soutien indéfectible des Etats-Unis à l'île.

L'armée de Taïwan est mise en état d'alerte.

La presse taïwanaise exacerbe le sentiment anti pékin, soulignant la concurrence déloyale des produits du continent pour l'économie de l'île, et le fait que Taïwan n'est pas à vendre contre un "temporaire et artificiel partage de la prospérité chinoise". Elle rappelle également les manquements graves de l'administration de Pékin sur le plan sanitaire et environnemental.

La population de l'île est de plus en plus hostile à Pékin. Les leaders des partis "bleus" n'arrivent pas à se faire entendre.

Plusieurs banques et fonds de pensions américains annoncent la suspension temporaire de leurs paiements, à des "fins de précaution".

Les craintes sur les capacités de Petrochina à faire parvenir ses cargaisons en route depuis le Soudan et le Golfe persique dans les ports du Nord de la Chine, en cas de durcissement du conflit, font chuter l'action de près de 13 % et entraîne une suspension de sa cotation.

Par effet de contamination, les bourses européennes chutent à leur tour de plus de 3 % en moyenne.

Publié dans Histoire

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